Dans certaines associations, l’adhésion devient parfois un droit d’entrée pour l’accès à certains services, comme l’accueil de loisirs, l’accompagnement scolaire ou des sorties. Pour autant, l’adhésion reste un élément central de la dynamique associative. C’est l’acte par lequel une personne ou une famille adhère au projet de l’association et prend part à son fonctionnement. Être adhérent ouvre des droits comme celui de voter à l’assemblée générale ou de se présenter au conseil d’administration (sauf dispositions particulières des statuts). Afin d’actualiser ou de revisiter la place de l’adhésion, voici quelques pistes de réflexion.
Rendre lisible la relation d’adhésion
Si l’on veut éviter que les adhérents ne soient pas uniquement des consommateurs d’activités, les membres de l’association ont une obligation de moyens : présenter le projet de l’association ainsi que ces principales activités et son mode de fonctionnement (l’ouverture au bénévolat, les comités d’usagers ou autres instances de participation par exemple). C’est un document qui peut être illustré et qui reflète l’énergie de l’association et de son projet. Il doit être remis au moment de l’adhésion. Rappeler que celle-ci donne le droit de vote à l’assemblée générale et éventuellement la possibilité de se présenter au conseil d’administration.
L’économie de la réciprocité
Dans l’ouvrage « Essai sur le don », Marcel Mauss montre que le don est une forme de communication et de relation sociale qui permet de renforcer les liens entre les individus et les groupes sociaux. Le don est également une forme de reconnaissance sociale et de reconnaissance de la valeur des biens et des services échangés. L’engagement bénévole fait partie de cette économie de la réciprocité. En 2020, plus de 80% des associations en France ne fonctionnent qu’avec des bénévoles. Penser l’adhésion sous la forme du don contre don peut être une option.
L’adhésion fournit une assurance aux adhérents
C’est un argument récurrent pour justifier l’obligation d’adhésion. Comme nous l’avons évoqué, le principal moteur de l’adhésion doit être le projet associatif et non la souscription à une assurance. Par ailleurs, les contrats d’assurance couvrent autant les adhérents que les usagers (par exemple dans le cas de manifestations), donc ce n’est pas un service uniquement attaché à l’adhésion. Cela étant dit, les questions liées à la responsabilité civile sont importantes et il ne s’agit pas de les minorées. Il s’agit de savoir sur quel principe se fait l’adhésion.
La dimension économique de l’adhésion
La dimension économique de l’adhésion s’apprécie autant du côté du budget de l’association que du budget des familles ou des personnes adhérentes. Dans un certain nombre d’associations employeuses, l’adhésion peut représenter une part significative du budget de fonctionnement (entre 5% et 20% du budget annuel) ou au contraire, une part marginale (moins de 1%). Dans le premier cas, il n’est pas évident de faire évoluer son adhésion, car elle participe à l’économie de l’association. Dans le second cas, réformer le prix ou les modalités d’adhésion est sans grande conséquence. Du côté des familles, bien qu’il existe des écarts importants de niveau de vie suivant les quartiers d’implantation des associations, la précarité est souvent une réalité du quotidien. Dans ce contexte, le prix de l’adhésion peut constituer un frein, car c’est une charge importante dans le budget de la famille. Penser le prix de l’adhésion en termes d’accessibilité pour les personnes et les familles semble incontournable.
Prix libre et adhésion de soutien
L’équation entre besoins de financement de l’association et une adhésion accessible pour tous, quelles que soient les ressources, se résout en partie avec une offre d’adhésion diversifiée :
- Adhésion à prix libre : chacun met ce qu’il souhaite.
- Adhésion prix conseillé : on peut mettre plus ou moins en fonction de ses ressources, mais les personnes se rapportent souvent au prix conseillé.
- Adhésion gratuite ou réduite sur justificatif de situation.
- Adhésion gratuite contre bénévolat.
- Adhésion de soutien ou adhésion bienfaiteur : prix majoré de l’adhésion.
Envisager une diminution du prix de l’adhésion ou permettre l’adhésion sur une base don contre don peuvent s’avérer gagnant. D’une part, vous renforcez l’accessibilité de votre association au profit des personnes les plus fragiles d’un point de vue économique. D’autre part, l’adhésion don contre don va entraîner plus de bénévolat et donc un impact positif sur la vie de l’association. Dans la cas d’une adhésion payante, la réduction du prix peut être compensée par les cotisations des nouveaux adhérents (adhésion moins chère = plus d’adhérents).
Voici quelques exemples collectés au cours de formations et d’accompagnements auprès de centres sociaux, d’espaces de vie sociale d’un tiers-lieu, d’une ferme pédagogique ou d’un réseau d’échanges de savoirs.
Centre social La Farandole – Istres
Carte individuelle 5€
Carte individuelle extérieure 11€
Carte famille 7€
Carte famille + 0€
Carte famille extérieure 16€
Carte famille extérieure + 0€
Carte adulte/famille RSA-ASS 2€
Carte adulte/famille RSA-ASS+ 0€
Carte bénévole 0€
Carte association 11€
La ferme Bermond – Nice
Carte individuelle gratuite moyennant 2 jours de bénévolat par mois pour l’entretien du jardin.
Adhésion simple 5€
Adhésion bienfaiteur 15€ prix minimum
L’association compte 100 adhésions fondée sur la réciprocité.
Le Talus – Marseille
Adhésion libre mais prix conseillé 6€
Il est possible de payer moins (minimum 1€) ou de payer plus
Centre social Fosséen
Adhésion unique 2€
Association Découverte & Partage (échanges de savoirs) – Nice
Adhésion uniquement fondée sur la réciprocité : Je mets à disposition mes savoirs et je bénéficie de savoirs des autres adhérents. L’association compte 400 adhérents.